Conseil Municipal du vendredi 10 avril 2015
Intervention d’Alain Refalo – Groupe Vivre Mieux à Colomiers
Nous nous sommes posés un certain nombre de questions concernant l’attribution d’une subvention à l’Association communale de chasse.
Nous sommes d’ailleurs surpris qu’en 2015 existe encore sur notre commune une association dite « communale de chasse », sur un territoire largement urbanisé, dans la deuxième ville de la Haute-Garonne.
Il est légitime de se demander, dans un premier temps, combien de personnes sont membres de cette association et corrélativement combien de citoyens columérins sont chasseurs et détenteurs d’un permis de chasse ? Il semblerait, selon les informations dont nous disposons, qu’ils seraient une vingtaine tout au plus.
Mais ce n’est pas le nombre qui compte lorsqu’il s’agit d’intérêt public, lorsqu’il s’agit de rendre service à la collectivité et justement nous avons quelques doutes sur l’utilité publique des missions de cette association aujourd’hui. Pouvez-vous nous apporter des précisions sur les réelles missions de cette association qui justifierait l’octroi d’une subvention, même minime ?
Il est également légitime de se demander sur quel territoire de notre commune des chasseurs exercent leur loisir de tuer des animaux sauvages ? Car nous sommes bien d’accord que la chasse est une activité ludique qui consiste à traquer et à tuer des animaux sauvages, oubliant au passage qu’il s’agit d’êtres sensibles ? Mais laissons de côté, pour aujourd’hui, les questions éthiques…
En 2005, il y a dix ans, dans un article de La Dépêche du Midi, le président de cette association reconnaissait que, je le cite : « pratiquer la chasse à Colomiers [allait] devenir de plus en plus compliqué ». Et pour cause. « Le territoire se réduit », regrettait-il. On apprenait dans cet article que seuls trois secteurs étaient concernés par la chasse à Colomiers, les secteurs Monturon, Garoussal et Garabot vers en Jacca, soit un peu moins de 300 ha à l’époque.
Qu’en est-il dix ans après ? Ce n’est certainement pas aux abords du Lycée international ou de l’Ecole anglaise que nous pouvons rencontrer des adeptes de ce loisir un peu spécial.
Peut être que cette activité s’exerce aujourd’hui sur les bords de l’Aussonnelle, là où de nombreux columérins s’addonnent au loisir de la marche, de la course à pied ou du vélo ?
Et il se trouve justement que nous avons eu, à plusieurs reprises, des remontées de promeneurs, inquiets d’entendre des coups de feu à proximité de ces lieux dédiés à la détente… Car il est vrai que pendant que certains essaient de se détendre, d’autres, mais pas dans le même esprit, appuient sur la détente… Ce qui pose des problèmes évidents de cohabitation, ou à tout le moins d’intérêts divergents.
La présence de chasseurs sur notre territoire pose donc aussi la question de la sécurité.¨De la sécurité des Columérins sur l’un des rares poumons verts de la commune. Qu’en est-il d’ailleurs de la présence des agents de la tranquillité publique sur ces zones ou parfois s’exercent aussi, selon nos propres informations, du braconnage, ce qui est parfaitement illégal. Une brigade de police équestre, telle que nous l’avions proposée, ne serait-elle pas la plus à même de faire respecter la tranquillité des riverains en ces lieux ?
Au-delà des questions de sécurité, nous pouvons nous interroger également sur la cohérence entre les objectifs d’un agenda 21 et le soutien à une association de chasseurs. La défense et la préservation de la biodiversité en milieu urbain qui sont l’une des missions de l’Agenda 21 ne nous semble pas compatible avec une activité – de nombreuses études l’ont démontré – une activité qui a un impact quantitatif et qualitatif sur la faune.
Alors vous me direz que pour ma 1ère intervention, je cherche la petite bête… mais à Vivre mieux à Colomiers, nous sommes comme 87% des Français, nous souhaitons que les animaux sauvages soient protégés, ce qui est en contradiction avec la pratique de la chasse. Ces animaux sauvages ne sont pas si nombreux sur notre commune et il serait regrettable de priver nos enfants de la possibilité d’en rencontrer de temps en temps.
A quoi ont servi les précédentes subventions, régulièrement accordées à cette association, même si celles-ci sont en baisse constante ? A quoi servira cette subvention d’un montant de 300 euros ? Probablement que cela ne servira pas à l’achat de plomb pour les fusils… mais merci de nous éclairer.
D’ailleurs, nous devons nous interroger également sur la réalité de l’existence de cette association. Si l’on en croit l’un de ses adhérents d’une famille bien connue à Colomiers, interviewée par La Dépêche du Midi (23 juillet 2013), notre journal de référence vous l’avez remarqué (nous ne sommes pas rancuniers), je le cite : « On ne peut plus chasser sur la ville de Colomiers, car il n’existe plus de territoire de chasse ». Il ajoutait, et ses propos sont de nature à nous questionner : « N’ayant plus d’association communale de chasse sur la ville, je me suis inscrit à l’association de chasse agréée de Cadours ». Je pense que son adhésion sur ce territoire rural va perdurer et qu’il n’a pas d’inquiétude à avoir… A tout le moins, ses propos nous interpellent et nous posons donc la question : l’association communale de chasse a-t-elle toujours une existence réelle. Non pas légale, mais réelle ?
Alors, madame la maire, vous n’avez pas certes le pouvoir d’abolir la chasse sur la commune de Colomiers, ce qui pourtant serait un bienfait pour tous, à commencer par nos amis les animaux, mais aussi pour la tranquillité des Columérins, seul le Préfet détient ce pouvoir.
Cependant, même s’il semble bien que la chasse à Colomiers, avec le temps, s’abolisse d’elle même, il n’y a aucune obligation à soutenir, à subventionner une association communale de chasse qui, selon nous, n’a aucun caractère d’intérêt public, et probablement une existence quasi fictive.
C’est pourquoi le groupe Vivre Mieux à Colomiers votera contre cette subvention.
Merci Alain pour ton intervention au Conseil Municipal. Je partage ton point de vue.
Bien de dénicher ces vieilles habitudes automatiques ou ces gestes de copinage.
AimeAime